La compensation carbone : pour les bons et…les mauvais côtés !

La compensation carbone : pour les bons et…les mauvais côtés !

Définition la compensation carbone

Le mécanisme de compensation carbone repose sur un principe simple : le pollueur paie pour compenser son empreinte carbone et ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) présent dans l’atmosphère. Le concept se base sur le postulat que dans le monde entier, quel que soit le positionnement géographique, le pollueur a le même impact en terme de GES et que son action de réduction des GES pourra être bénéfique peu importe la zone d’action. Pour compenser l’empreinte carbone négative, les pollueurs-une entreprise, une collectivité ou un particulier-peuvent financer des projets de réduction ou de séquestration d’émissions de GES correspondant à la quantité polluée par leur activité. L’action menée doit être un projet préservant l’environnement et non un simple foyer de déplacement de la pollution. La compensation carbone repose sur l’achat de « crédit carbone » dont un crédit équivaut à une tonne équivalent de CO2 évitée par le projet.

La solution pour préserver l’environnement ?

Il faut tout de suite avertir que la compensation carbone n’est pas la solution miracle qui résoudra à elle seule le réchauffement climatique. Ce mécanisme ne doit pas être considéré comme un «échappatoire » à la prise d’actions fortes pour l’environnement. Bien au contraire, cette action doit venir en complément d’autres mesures de réductions des GES par le pollueur, au risque de voir son action revêtue de la pire des insultes : le « greenwashing ».

Quel but derrière une action de compensation carbone ?

En conclusion, ce mécanisme se situe au croisement des actions de sensibilisation et de marketing. Pour les clients des entreprises pratiquant la compensation carbone, il convient d’être vigilant sur l’approche menée par ces entreprises : action de greenwashing ou action forte pour l’environnement ? Pour le savoir, il suffit d’analyser les autres actions menées par l’entreprise, si elles répondent bien à un engagement pour réduire son empreinte carbone et ses conséquences sur le climat.

A vous de voir de quel côté de la balance se situe la démarche menée par Porsche : pure marketing ou responsabilisation de sa clientèle pour l’environnement ? Une étude approfondie de sa politique RSE devrait permettre de répondre à cette question. Ce n’est pas l’objet de cet article, il cherche avant tout à poser les bases de la notion de compensation carbone et alimenter le débat sur cette pratique.

Acheter une voiture polluante et en contrepartie payer l’émission carbone

Porsche US vient d’annoncer l’ouverture d’une compensation carbone pour les nouveaux propriétaires de Porsche afin de les responsabiliser sur la préservation environnementale. L’achat d’une Porsche est peut-être le rêve d’une vie mais à quelle prix ? Pour éviter de faire culpabiliser le client, on lui fait payer sa « bonne conscience » par un don pour le financement de projets en Amérique du Sud ou en Asie.

Du positif dans la démarche : Responsabilisation et développement

Ce mécanisme encourage à la responsabilisation des clients qui prennent conscience-au moins un petit peu- que leur achat n’est pas neutre pour l’environnement. Ils font un don qui permettra de financer des projets ayant un impact vertueux pour l’environnement et des communautés locales. Ce principe est plus juste qu’un impôt. Il fait payer ceux qui polluent directement par leur achat peu responsable et ne pénalise pas ceux qui ont des voitures polluantes-et qui n’ont d’autre choix que de continuer à les utiliser car le coût d’une nouvelle voiture est bien trop cher. Mais alors pourquoi ne pas faire payer les pollueurs, ceux qui veulent se payer des voitures de luxe polluantes et financer avec cette taxe ceux qui veulent s’acheter des voitures « propres » ? Le débat reste ouvert.

Par ailleurs, des projets à valeur humanitaire bénéficient de ce droit à polluer. Ils permettent la réalisation de projets qui n’auraient surement pas pu se réaliser sans avance de trésorerie.

….Mais un mécanisme critiquable

Le droit de « polluer » est un droit qui s’achète et non accessible à tous. Il est critiquable aussi car il tend à déplacer le problème et non l’affronter par des actions directes en amont. Au lieu de produire des voitures polluantes, les laboratoires de recherches et développement devraient plutôt s’atteler, en amont à l’amélioration des performances environnementales de leur moteur et réduire les niveaux de consommations d’essence des voitures.

Trouver un juste milieu

Le problème est donc de trouver un juste milieu entre :

  • Le financement d’action de compensation carbone qui permettrait de « rembourser » les actions passées sur lesquelles personne n’a de prises
  • Et mener dans le présent et le futur, des démarches proactives sur l’efficacité énergétique et diminuer l’empreinte carbone de chaque activité en changeant les comportements et les techniques utilisés.

N’hésitez pas à commenter sur le sujet, à donner votre avis et votre positionnement sur la compensation carbone. Ce blog est un espace ouvert au débat !